Nous avons profité de ce long week-end pour réaliser une petite escapade qui nous tenait particulièrement à cœur : visiter le château de Pierrefonds, dans l’Oise, près de Compiègne. Il s’agit du Camelot de la série Merlin. Même si le temps n’était pas réellement en notre faveur, nous avons malgré tout pu admirer ce magnifique édifice. Petite tranche d’histoire et récit de notre visite…
Des ruines au renouveau
Au commencement, Pierrefonds appartenait à la famille des Nivelons, de puissants seigneurs dont l’autorité était plutôt crainte que respectée. Le château, situé en hauteur, surplombait la ville. La renommée du château n’était plus à faire : tous les habitants du royaume de France avaient entendu parler de Pierrefonds au moins une fois dans leur vie.
Nivelon III meurt au XIIème siècle sans héritier ; le château est alors laissé à l’abandon. Il sera racheté en 1185 par Philippe Auguste et rattaché aux richesses du Royaume. En 1392, nouveau changement de propriétaire : le château passe entre les mains du Duc d’Orléans.
Louis d’Orléans, second fils de Charles V, décide d’établir près de Compiègne, une demeure fortifiée. A l’origine, le château de Pierrefonds est destiné à la surveillance des échanges entre les Flandres et la Bourgogne. En effet, les Ducs de Bourgogne sont les ennemies des Orléans. Malheureusement, en 1616, le château est détruit lors d’un siège ordonné et conduit par Louis XIII. Pierrefonds assiégé est détruit puis démantelé. Il tombe alors dans l’oubli jusqu’à ce que ses ruines soient rachetées par Napoléon 1er en 1810.
Il faudra donc attendre le XIXème siècle, son intérêt pour les ruines romantiques et la redécouverte de l’Antiquité, pour que Napoléon III ait le désir de rénover Pierrefonds. C’est à l’architecte Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc qu’il confie la restauration du château féodal. Viollet-le-Duc réinterprète alors le Moyen-âge en faisant de Pierrefonds une création unique : il reconstruit un château médiéval à partir de ses ruines. Le projet se heurte à l’époque à de nombreuses critiques : la restauration du château aurait dénaturé le site sacrifiant alors le romantisme des lieux.
C’est Ouradou, son gendre, qui poursuit son œuvre après la mort de l’architecte investigateur du projet en 1879.
Des œuvres majeures
Grâce à la donation de Madame Pasquier-Monduit, de nombreuses œuvres d’art sont exposées à Pierrefonds. Les pièces présentées ne sont pas de simples copies, il s’agit bien de doubles authentiques : les œuvres ont en effet été réalisées en deux exemplaires lors de l’exécution des commandes dans le but de les présenter au public lors des expositions universelles.
Cela renforce l’intérêt des lieux : on y vient à la fois pour l’architecture de la forteresse et pour les belles statues qu’on peut admirer. Nul doute que ce château plairait beaucoup à Bohort.
Le périple des Taverniers
Ce qui nous a frappés avant tout, lorsque nous sommes arrivés au pied du château, c’est la grandeur des lieux : les portes immenses, les murailles imposantes et majestueuses, les impacts des munitions sur les pierres, la hauteur des tours… Tout y est démesuré par rapport aux repères de notre quotidien (ou peut-être était-ce dû à la petitesse des moules que nous avions dégustées avant la visite…).
Une fois les grilles de la propriété franchies, il faut gravir les quelques mètres qui nous séparent de l’entrée du château. Nous avons alors pu observer l’extérieur du bâtiment ainsi que quelques armes de jets qui auraient assurément plu à Léodagan. Le château ressemble à ceux décrits dans les contes de fée avec ses tours pointues, ses nombreuses statues, ses portiques gravés, ses escaliers en colimaçon, ses passerelles…
Armés de nos tickets d’entrée (gratuits ! Et oui, nous avons moins de 25 ans), nous avons franchi le pont Levi pour nous diriger dans l’enceinte même du château. Au XXIème siècle, on rentre dans un château avec un ticket, au Moyen-âge avec une épée à deux-mains… L’intérieur est aussi beau et majestueux que ce que laisse présager l’extérieur.
Nous commençons alors notre petite expédition : peut-être que nous sommes passés à côté de passages (pas) secrets mais nous n’avons pas trouvé le moyen d’effectuer la visite du château sans repasser par l’extérieur. Nous avons donc exploré chacune des ailes…
Au cours de notre visite, nous avons :
- Senti des odeurs qui, à coup sûr, appartenaient au passé,
- découvert des mots gravés sur les murs qui, eux, appartenaient bien à notre siècle,
- admiré des énormes cheminées,
- vu des décors utilisés lors du tournage de Merlin,
- découvert une magnifique chapelle,
- visité un caveau rempli de reconstitutions de tombeaux,
- trouvé les
toilettes d’époqueouvertures pour jeter l’huile bouillante, - découvert une partie du patrimoine historique de l’Oise, à 15 kms de chez nous,
- laissé vagabonder nos esprits,
- apprécié un moment aux couleurs chevaleresques.
C’est donc la tête pleine de souvenirs enchanteurs que nous sommes repartis de Pierrefonds et retournés à nos activités…
